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Depuis longtemps, Sissi avait insisté pour ne pas faire l'objet, lors de ses voyages, d'une surveillance particulière.
Ce qui ne manquait pas d'inquiéter François-Joseph, d'autant plus que, en cette fin de siècle, les anarchistes multipliaient les actions violentes à l'égard des personnalités en vue.
Mais à ses craintes, elle répondait simplement: "Qui voudrait attaquer une vieille femme comme moi ?"
Et Sissi voyageait beaucoup, même en cette année 1898, qui voyait pourtant le cinquantenaire du règne de François-Joseph, que l'on fêtait, à Vienne, par de nombreuses cérémonies.
D'Ischl, non loin de Salzbourg, elle était allée à Bad Manheim, pour une de ses nombreuses cures.
Puis, en août, elle se rend en Suisse, à Territet, là où elle descend habituellement.
L'empereur ne la rejoindra pas, malgré le souhait qu'elle a exprimé, car, après ses vacances traditionnelles à Bad-Ischl, il est retourné à Vienne, où l'attendent les manœuvres de l'armée impériale et royale.
Le 9 septembre, Élisabeth a prévu de rendre visite à son amie Julie de Rotschild, à Pregny, près de Genève, à l'hôtel Beau-Rivage, puis de revenir, le lendemain, à Territet, en empruntant le bateau à vapeur qui fait la liaison sur le lac.
Tout ceci, sous le nom de comtesse de Hohenembs, car elle se déplace incognito.
Tout près de l'hôtel Beau-Rivage, un jeune homme de vingt-six ans semble attendre.
Il est italien, maçon de son état, et se nomme Luigi Luccheni.
Par conviction idéologique, mais aussi parce que la vie ne lui a pas été, jusqu'ici, facile, il n'éprouve, pour les grands de ce monde, que de la haine.
Il rêve de vengeance.
Et s'il est à Genève, c'est qu'il voulait s'attaquer, justement, à l'un de ces grands, le comte de Paris, le prétendant au trône de France, dont on avait annoncé la venue à Genève.
Mais ce dernier a annulé sa visite.
Luigi serait-il donc, une nouvelle fois, victime du mauvais sort qui s'acharne sur lui ?
Peut-être pas: dans un journal, il vient d'apprendre, que l'impératrice d'Autriche va séjourner à l'hôtel Beau-Rivage.
Cette indiscrétion journalistique remet du baume dans son cœur !
À Pregny, la visite chez les Rotschild s'était bien passée.
La baronne Julie n'est-elle pas une amie d'une des sœurs de Sissi ?
Et puis, sa demeure est exquise, en particulier les serres, toutes neuves, remplies de fleurs et de fruits exotiques.
Sissi avait reçu en présent des roses et des pêches, puis avait souhaité rejoindre, par le vapeur, au milieu de gens du peuple, les gens normaux, l'hôtel Beau-Rivage, de l'autre coté du lac.
À Genève, elle a acheté des pâtes de fruits, a fait de menus achats, puis, en compagnie de sa dame d'honneur, la comtesse Sztaray, elle est rentrée à l'hôtel.
Le lendemain, ce fatal 10 septembre, il est onze heures lorsque l'impératrice quitte l'hôtel.
Il faut se dépêcher: elle a dormi plus que de coutume, et le bateau - on est en Suisse ! - n'attendra sûrement pas les voyageurs retardataires.
Parmi les autres voyageurs qui, comme elle, pressent le pas vers l'embarcadère, un jeune homme, en veste noire et foulard rouge autour du cou.
Il semble vouloir dépasser tout le monde, bouscule cette femme en noire, là, devant lui, puis prend ses jambes à son cou, et s'enfuit. Luigi Luccheni vient d'accomplir son forfait.
La comtesse Sztaray : "À l'hôtel de la Paix, de l'autre coté de la rue, là où les cochers attendent avec leurs voitures, un homme s'est approché.
Au moment d'être près de nous, il a semblé trébucher.
Il a fait un mouvement de la main.
J'ai cru qu'il cherchait à garder l'équilibre. Je n'y ai sur le moment pas prêté plus d'attention. J'aurais même juré qu'il n'avait rien dans les mains.
Vraiment rien.
L'Impératrice tomba à terre.
Absolument sans un mot.
C'est alors que j'ai pensé que ce monstre avait pu frapper Sa Majesté.
C'était vraiment terrible. Mais je n'imaginais pas le pire..."
Sissi est tombée, sa dame d'honneur essaye de la relever.
On l'aide, le portier de l'hôtel est accouru, a reconnu la comtesse d'Hohenembs, a proposé de retourner à l'hôtel, mais elle a refusé.
Elle repart hâtivement vers le bateau, où elle s'évanouit bientôt.
On la porte dans la cabine du capitaine.
Là, restée seule avec elle, la comtesse Sztaray se rend compte qu'Élisabeth est blessée au thorax.
La comtesse Sztaray : " Il ne m'est rien arrivé me dit calmement l'Impératrice.
Nous atteignîmes l'embarcadère.
L'Impératrice fit encore quelques pas.
À peine était-elle montée sur le bateau, qu'elle me dit d'une voix étouffée : Votre bras, maintenant, vite, s'il vous plait !
Je ne pus la retenir, sa tête s'appuyait sur ma poitrine, je tombais à genoux. Un médecin, un médecin ! criais-je. L'Impératrice gisait dans mes bras, pâle comme une morte....
Elle ouvrit les yeux et resta quelques minutes, les yeux hagards. Puis, avec mon aide, elle se leva lentement : Que m'est-il arrivé ? demanda-t-elle.
Ce furent ses dernières paroles.
Juste après, elle retomba dans l'inconscience.
J'ouvris sa blouse et son corsage en soie, pour la dégager.
Comme je défaisais les rubans, je vis sur la chemise de baptiste une tâche sombre, de la grosseur d'un gulden d'argent.
J'ouvris la chemise et découvris, à la hauteur du cœur, une petite blessure.
Une goutte de sang séché y adhérait.
À ce moment, la vérité m'apparue: l'Impératice avait été poignardée ! "
La comtesse appelle le capitaine, et lui apprend la véritable identité de la victime.
Ce dernier fait faire demi-tour à son bateau, pour retourner à Genève.
Ramenée à l'hôtel Beau-Rivage, un médecin l'examine et constate que la blessure, faite avec ce qui doit être un poinçon très fin, a atteint, de façon fatale, le cœur.
Quelques instants plus tard, Sissi, Impératrice d'Autriche et Reine de Hongrie, n'est plus.
Il faut envoyer un télégramme à Vienne
" Sa Majesté l'Impératrice Élisabeth décédée à l'instant ".
Lorsqu'il prend connaissance du message, le père de Rodolphe, disparu lui aussi tragiquement quelques années auparavant, s'affaisse dans son fauteuil, en murmurant
"Rien ne me sera donc épargné sur cette terre ! (Mir bleibt auch nichts ersparrt !) ".
Luigi Luccheni n'est pas allé bien loin.
La police l'a arrêté, ou plutôt il s'est rendu, fièrement, disant, du moins c'est ce que l'on raconte, qu' " un anarchiste frappe une impératrice, pas une blanchisseuse ! "À l'hôtel, trois médecins, en présence du consul d'Autriche, procèdent à l'autopsie.
Celle-ci révèle que l'arme du meurtrier, une lime qu'il a pris soin de finement aiguiser, a pénétré sur 85 millimètres, traversant le ventricule gauche.
Puis ils vont extraire du pauvre corps le cœur et les viscères, qui doivent, tradition des Habsbourg oblige, être conservés séparément, enfin, procéder à l'embaumement.
A Vienne, la nouvelle fut rapidement connue et les journaux titrèrent :
" L'Impératrice Élisabeth assassinée ! ".
La défunte fut ramenée dans sa capitale, pour y être enterrée, toujours selon la tradition, dans la crypte des Capucins, et selon le rite ancestral.
" Je suis Élisabeth, pauvre pécheresse, je requiers humblement la grâce divine ".
Affiche en souvenir d'Élisabeth
Les obsèques de l'impératrice Élisabeth(18 septembre 1898)
L'assassin était maintenant en prison.
Sa photographie parue dans les journaux, qui donnaient des détails sur sa pauvre existence: enfant abandonné, puis valet du prince d'Aragona, troublé par l'affaire Dreyfus, qui l'avait entraîné dans l'anarchisme.
De sa prison, il écrivait de nombreuses lettres, dans lesquelles il développait ses idées.
Parmi ses maximes : " Qui ne travaille pas, n'a pas droit à manger ! ".
Il signait : " Votre dévoué Luigi Luccheni, anarchiste convaincu ".
Il fut jugé un mois après l'attentat, en Suisse.
Il n'exprima aucun regret.
Son avocat plaida l'erreur sur la victime.
Cela n'impressionna pas les quarante jurés genevois, qui le condamnèrent à la peine maximum: la réclusion à perpétuité.
À la lecture du verdict, il s'écria: " Vive l'Anarchie, Mort aux Aristocrates ! ".
*
Luigi Luccheni se pendra dans sa cellule, en 1910.
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Les obsèques de l'impératrice Élisabeth(18 septembre 1898)
L'assassin était maintenant en prison.
Sa photographie parue dans les journaux, qui donnaient des détails sur sa pauvre existence: enfant abandonné, puis valet du prince d'Aragona, troublé par l'affaire Dreyfus, qui l'avait entraîné dans l'anarchisme.
De sa prison, il écrivait de nombreuses lettres, dans lesquelles il développait ses idées.
Parmi ses maximes : " Qui ne travaille pas, n'a pas droit à manger ! ".
Il signait : " Votre dévoué Luigi Luccheni, anarchiste convaincu ".
Il fut jugé un mois après l'attentat, en Suisse.
Il n'exprima aucun regret.
Son avocat plaida l'erreur sur la victime.
Cela n'impressionna pas les quarante jurés genevois, qui le condamnèrent à la peine maximum: la réclusion à perpétuité.
À la lecture du verdict, il s'écria: " Vive l'Anarchie, Mort aux Aristocrates ! ".
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Luigi Luccheni se pendra dans sa cellule, en 1910.
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je suis depuis toujours fan de cette femme surtout ma sissi de mon enfance la romantique celle que j'allais voir au cinéma avec fa et martine.elle m'a tellement fait rêver avec ses robes magnifiques. même encore maintenant je rêve d'en porter une!!!! je regarde encore les trois films avec toute ma jeunesse romantique. merci petite soeur chérie pour cet hommage. mais nous en avons parlé elle n'était pas vraiment cette femme là. cependant je reste très fidèle à mes sissi à moi merci aussi pour la petite musique chinoise j'adore trouve moins maintenant de la musique tibétaine je suis fan
RépondreSupprimerpas de soucis je t'en enverrais aussi pour que tu puisses l'ecouter et l'integrer dans ton ordi comme les images
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